
Ouvrages de l’auteur
Biographie
Isabelle Rosenzweig, née en 1971, a vécu entre Paris et New York, travaillé dans le monde de la mode et du champagne. Pourtant, en 2001 louant le Belem alors à quai à Monaco pour un événement professionnel, elle eut une révélation. Elle tente et réussit le concours d’entrée de l’École nationale de la Marine marchande, qu’elle intègre en 2003 pour trois ans. En juin 2006, elle embarque à bord du Belem, seule femme dans un monde d’hommes. Elle est brevetée officier en février 2007. Isabelle travaille toujours en mer et vit aujourd’hui en Provence. Embarquées, son premier livre, retrace son aventure et son expérience en mer.
Extraits du livre Embarquées
« Il y avait les réunions, les dégustations, les trains, les avions, une vie emprunte de folie, de vitesse, au milieu du bruit, du monde, du stress. Et il y avait la mer, le lointain, le calme, les vagues, l’horizon, le vent, le sel, la solitude, la douceur. Comment ne pas choisir ce monde-là ? J’ai quitté la terre. J’ai choisi d’être bercée à un autre rythme. Puis j’ai écrit pour expliquer ce choix, presque pour m’expliquer ce choix. Et j’ai écrit ses lettres à un marin idéal… J’ai rencontré Sophie Ladame qui dessinait les navires et la mer tels que je les écrivais. Elle fut les yeux alors que je posais mes mots. Et nous avons embarqué ensemble. »
« J’ai décidé de démissionner il y a un an jour pour jour, un dimanche soir. Le lendemain, je décidais toutefois de prendre l’avis d’une amie. Elle me dit : “Que faut-il faire pour réussir le concours d’entrée ? Que veux-tu vraiment ? Donne-toi les moyens.” C’est certain que depuis trois mois, j’essayais désespérément de prendre quelques cours du soir, me plongeant dans quelques livres de lycées… mais sans succès. Entre deux avions, deux réunions, deux soirées, mon énergie était ailleurs. Je dînais avec un autre ami le mardi soir. Mercredi matin, ma décision était prise. J’ai écrit ma lettre, je l’ai gardée deux jours et portée le vendredi. […]
Je crois que ce soir-là, j’ai su que cette lettre, il me faudrait l’écrire un jour. En décembre, c’était donc fait. J’allais passer cinq mois enfermée à faire des mathématiques, de la physique, des dissertations de français et me replonger dans l’anglais. J’ai été reçue 51e en mai. L’été suivant, j’ai lu Le Marin à l’Ancre. Et en septembre, une vie différente commençait. J’espère que cette première année que je vais te raconter te plaira et te rappellera de bons souvenirs, marin, fantôme. »